Maison d'architecte dite Villa Péderzoli

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Fresselines

Cette maison a été bâtie en 1910 par la famille de Monsieur Péderzoli dont la dernière représentante est morte sans descendance en 1953. Monsieur Péderzoli était consul en Italie avant 1914. Il avait fait bâtir ce cottage comme résidence de villégiature avant de venir s'y installer définitivement. La construction de cette villa a été confiée à l'architecte Louis Charles Henri Geay (dit Henri Geay). Diplômé en 1906, cette maison est une de ses premières réalisations ; il a réalisé avant 1910 deux maisons très semblables à Saint Brice en Charente. La Villa Péderzoli possédait des éléments extrêmement modernes, comme l'électricité ou encore un système permettant d'appeler les domestiques depuis les chambres à l´étage. Une pompe actionnée en cuisine par les domestiques faisait monter l'eau jusqu'aux chambres. A l'extérieur, le parc été aménagé avec des allées d'arbres de diverses essences et un potager en contrebas. Après la mort de M. Péderzoli et de leur fils unique Marcel, Mme Péderzoli vit seule dans la maison. Dépourvue de tout revenu, elle vivait dans la pauvreté. Aussi elle va progressivement céder tout le mobilier puis louer des chambres ainsi que la maison des gardiens. En 1952-1953, elle vend la demeure à un ingénieur des Travaux Publics de Châteauroux, M. Renouard, ce qui lui permet de rester dans la maison jusqu'à sa mort vers 1955. La maison était alors dans un état déplorable et une première restauration a été très vite nécessaire. Des travaux complémentaires ont été réalisés lieu en 1990 (électricité, charpente et toiture principalement).

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle

Secondaire : milieu 20e siècle

Dates

1910, daté par source

Auteurs Personnalite : Pederzoli, commanditaire (attribution par source)
Auteur : Geay Louis-Charles Henri

Né à Cognac, Louis-Charles Henri Geay est le fils de l’architecte Charles Geay. Il fait ses études à l’école nationale des Beaux-Arts de Paris, où il est l’élève des professeurs-architectes Blondel, Scellier, Gisors et Defrasse. Architecte diplômé par le gouvernement en 1906, il débute sa carrière en 1907 avec la réalisation de la Bourse et de la chambre de commerce d’Angoulême. L’essentiel de son activité se situe à Royan, Cognac, Jarnac, Limoges, en Corrèze, en Creuse et concerne la commande privée : villas, châteaux, hôtels particuliers, maisons de rapport. Il construit aussi des bâtiments scolaires à Mézières, Magnac-Laval et restaure des édifices religieux à Séreilhac, Maisonnais, Cromac. De 1911 à 1929, il occupe le poste d’architecte des monuments historiques de la Haute-Vienne. Il est, par ailleurs, mentionné comme architecte départemental des bâtiments civils et conservateur des objets d’art classés. Architecte des P.T.T., il réalise l’immeuble de la rue Edouard Vaillant dans le nouveau quartier du Verdurier. Il est membre de la Société des architectes diplômés et secrétaire de la Société des architectes du Limousin, Périgord et Angoumois. En 1944, il cède son agence à l’architecte Jaloux, son ancien dessinateur.

, architecte (attribution par source)

La villa a été édifiée sur une large parcelle pentue qui surplombe la Creuse au niveau du moulin de Vervy. Le jardin est entièrement clôturé par un mur en moellon de schiste surmonté par une balustrade en bois. L'entrée au nord-est se fait par un portail en bois en deux parties : un battant large pour les véhicules, un étroit pour les invités. Ce dernier est protégé par un auvent couvert en tuile plate. Le portail est encadré par deux piliers dont un à l'est est sommé d'un clocheton. La demeure présente toutes les caractéristiques architecturales et stylistiques des villas de villégiature de type cottage, qui ont pour origines les cottages anglo-saxons. Le plan complexe offre une composition totalement dissymétrique avec utilisation d'avancées et de retraits. L'inclinaison de la parcelle a induit la création d'un entresol à l'est. Outre le rez-de-chaussée, l'édifice comprend deux étages sous toit. L'ensemble est entièrement bâti en schiste : les pierres ont été équarries avant d'être appareillées, d'où un aspect original et coloré. Les encadrements sont en fer et granite sur les pignons, tandis que sur les façades ils sont en granite sur les niveaux inférieurs et en béton pour les ouvertures de deuxième étage sous toit. Le décor polychrome est accentué d´une part par ces différences de matériaux (le bleu du schiste contrastant particulièrement avec le ton clair du granite utilisé) et d´autre part du fait qu´une partie des éléments sont peints en bordeaux (le pans de bois, les encadrements du second étage sous toit et les bordures de rives). Les deux façades sont particulièrement soignées. Au nord-est, une avancée centrale ouvre les trois niveaux de l'édifice par des bandeaux de quatre baies rectangulaires serties dans un même encadrement. La partie haute, qui correspond au deuxième étage sous toit, est ornée d'un décor en faux pan de bois (les poteaux et les décharges sont en béton et non en bois). Au sud de cette aile, un petit escalier extérieur permet d'accéder à la cuisine. Au nord, un toit en appentis forme un large auvent triangulaire qui abrite l'entrée, délimitée par un muret surmonté d'une balustrade. Les balustres sont bombés. La partie haute de cette entrée est fermée et dotée de faux colombages. La façade sud-ouest comporte une aile qui forme presque un L sur ce mur gouttereau. Les baies rectangulaires jumelées (trois ou cinq travées) rythment le décor ponctué par du faux colombage sur la partie haute. Un auvent surplombe le bandeau d'ouvertures du rez-de-chaussée. Sur la face nord-ouest de l'aile, le conduit de cheminée est symbolisé par un décor en brique, au sein duquel une ouverture rectangulaire se distingue par un linteau en fer. Une souche de cheminée en brique prolonge effectivement la représentation du conduit dans l'appareillage. Au sud de cette façade, l'aile est jouxtée par une galerie couverte au niveau du rez-de-chaussée, dont la structure et la balustrade sont en bois. Au-dessus de cette galerie se trouve une lucarne rampante, puis le toit débordant est soutenu par des aisseliers (dont tous les autres pans sont dépourvus). Le pignon nord-ouest est également doté d'une avancée au nord, percé là encore par de grandes baies rectangulaires jumelées. Le premier étage s'ouvre grâce à une lucarne rampante. Le pignon sud-est possède une travée de fenêtres rectangulaires à linteaux en fer ainsi qu'une petite avancée centrale très similaires à celle de la façade nord-est. Face à ce pignon, un escalier à degrés rectangulaires mène au parc. Le toit à très longs pans débordants est couvert en tuile plate. Toutes les hautes souches de cheminée sont en brique. Une meule dressée est exposée dans le parc. L'ancienne maison des gardiens s'élève à l´extrémité nord de la propriété.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : schiste

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : fer

  3. Matériau du gros oeuvre : bois

  4. Matériau du gros oeuvre : brique

  5. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile plate
Plans

plan régulier

Étages

2 étages carrés, étage de comble

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Typologie
  1. maison d'architecte
État de conservation
  1. restauré

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Fresselines , 11 allée Fernand-Maillaud

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: le Palot

Cadastre: 2008 BC 169

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...